Raaah !!! GRRRRR !!! M'énerve ! Kiayayaa !! LUGFLZJLNMCMON%%$#?/+*=£¤# !!!!!!!!!!!




FUCK LA PROF DE PHILO !!!

Le cours de grec venait de se terminer, M. Kaszubowski se mit à parler avec quelques-uns de ses élèves préférés. Parmi eux, un beau gosse. Un beau gosse avec plein de ressources cachées. Peu de monde le connait sous sa vraie forme : un magnifique ver de terre couleur patate, légèrement luisant, d'un aspect juteux, mais surtout... terriblement dangereux. Sous sa forme humaine, il est couramment appelé Arnaud. Mais nul ne pouvait imaginer qu'une simple (et grosse, et moche, et conne) professeur de philosophie pourrait un jour oser provoquer le courroux de ce ver.

L'aventure se passa un vendredi après-midi. A la sortie du cours de grec aux alentours de 15h30, ce ver, ainsi que tous ces copains hélénnistes, heureux d'avoir terminé les cours, se dirigèrent ensemble vers un endroit du lycée. Ici étaient rassemblé beaucoup de monde. On y trouvait des élèves, des professeurs, et un homme dépassant la foule d'au moins une tête. Il s'agissait du proviseur. Tout à coup, les professeurs pénétrèrent dans une salle, suivis de deux élèves seulement. Mais pas n'importe lesquels. Tous deux élus délégués de classe au début de l'année, ils s'apprêtaient à affronter la lourde tâche qui leur revenait : défendre les élèves.
C'est ainsi que le conseil de classe démarra.

Les élèves se succédèrent, les uns pleurant, les autres riant, tantôt désespérés, tantôt moqueurs... Ce fut alors au tour de ce fameux ver d'entrer dans la salle. Son coeur battait la chamade, bien qu'il fut habitué aux critiques. Il ouvrit la porte, un courant d'air chaud lui souffla sur le visage. Il sentait la couleur rouge lui monter aux joues. Tous les regards tournés vers lui... Un petit coup d'oeil rapide lui permit d'identifier parmi les présents, ses deux potes délégués, le proviseur du lycée, ses profs de maths, physique-chimie, SVT, allemand, philosophie, ainsi que quelques autres professeurs qui lui étaient inconnus. Une chaise était libre, attendant que quelqu'un s'y asseye, comme la chaise du condamné dans un amphithéâtre romain, ou la chaise du coupable dans un tribunal. Le pauvre petit ver sous sa forme humaine prit place, et se trouva donc assis entre ses deux délégués, là comme par solidarité, pour que sa dernière vue sur Terre soit au moins celle d'un ami. La horde de professeurs se concentrait cherchant encore les dernières méchancetés possibles. Cette table, cette chaise, ces délégués de la défense, ce proviseur incorruptible, et surtout, surtout, ces professeurs, tout faisait pensé à un tribunal.

Un timide Bonjour sortit de la bouche sèche du ver. L'assemblé lui répondit par un ferme "Bonjour", absolument certaine de sa victoire proche. C'est alors que la prof principale, assise non loin du proviseur, prit la parole. Elle fut obliger d'abdiquer devant la toute-puissance de ce magnifique ver :
"Ensemble plus que correct, presque parfait en mathématiques et en physique, avec tout de même quelques lacunes en philosophie et en allemand"
C'était parti, les critiques bonnes ou mauvaises allaient fuser.
-En physique, rien à redire, sinon que Arnaud comprend trop vite, et ne développe pas assez son raisonnement à l'écrit.
-En SVT, quelques lacunes de cours, mais rien de bien grave.
-En allemand, Arnaud a l'air de ne pas vouloir faire beaucoup d'efforts. C'est dommage, car il a des capacités.
Quelques remarques firent le tour de la table,
C'est alors que Satan en personne prit la parole :
-Alors, en philosophie... Arnaud comprend, mais ne développe pas assez. Ses arguments sont médiocres, superficiels, ses devoirs sont faits à la va-vite. A entendre les autres professeurs, il me semble que je n'ai pas le même élève qu'eux.
Un silence se fit dans la salle, les regards se dirigeant tantôt vers le pauvre ver ramolli, tantôt vers ce diable infernal et terrible, tandis que le ver, se redressant doucement se mit à tenter en vain de renvoyer du regard ce formidable Satan en Enfer.

Quelques minutes plus tard, vint la question des félicitations. Le proviseur jouant avec son stylo au bout de la table demanda donc si les félicitations se justifiaient. On entendit des murmures, puis des chuchotements, et enfin, clairement, et à l'unanimité, un OUI s'imposa. Mais malheureusement, après le tumulte du oui, un horrible NON résonna sans fin dans cette salle surchauffée. Il provenait de la bouche du diable, entrant dans chaque oreille, afin d'y répandre un poison infâme, de semer le doute et la terreur, et finalement, de convaincre ce juge réputé juste à refuser les félicitations à un ver ahuri.

C'est ainsi que s'amplifia sans mesure une haine déjà présente entre le ver et sa prof de philo. Mais la vengeance est un plat qui se mange froid. Après le conseil de classe du troisième trimestre, la prof de philo ne sera devenu pour le ver, qu'un tas inerte de chair puante et graisseuse.


La justice est une vertu.